M’étant acheté récemment un beau vélo, il fallait que je lui mette un compteur digne de ce nom. Il existe plein de sortes de capteurs, certains sont avec fils, d’autres sans et il en existe même avec une puce GPS pour garder une trace de son parcours voire même être guidé. Les prix vont d’une petite dizaine d’euros à plusieurs centaines… Certains proposent les fonctions basiques (vitesses instantanée, vitesse moyenne, distance du parcours) tandis que d’autres proposent une pléthore de fonctions dont je n’aurais jamais l’utilité. Bref, difficile de s’y retrouver !
La marque Bryton (Taïwan) a rapidement retenu mon intérêt parce qu’elle propose des compteurs GPS nettement moins cher que la concurrence. Après les avoir contacté, ils m’ont proposé de m’envoyer le Rider 100 afin que je puisse le tester pendant plusieurs semaines. Maintenant que je l’ai rendu, voici mon verdict !
Caractéristiques du Bryton Rider 100H
Chez Bryton, presque l’intégralité des capteurs se décline sous quatre formes selon les accessoires fournis.
Réference | Accessoire |
---|---|
Rider 100E | Aucun |
Rider 100C | Capteur de cadence (C → cadency) |
Rider 100H | Ceinture cardio (H → heart) |
Rider 100T | Combo capteur de cadence + ceinture cardio |
Mis à part les accessoires, tout est parfaitement identique entre les différentes versions, que ce soit au niveau du logiciel interne (firmware) ou des caractéristiques physiques. Sans vous refaire la fiche technique du fabriquant, voici quelques caractéristiques plaisantes.
À la réception, le compteur permet de défiler entre trois écrans sur lesquels sont affichées des données telles que la vitesse instantanée, la distance cumulée, etc. Il est possible de monter jusqu’à cinq pages d’écrans et de personnaliser le nombre d’informations à afficher sur chacun d’eux (dans la limite de cinq sur une seule page).
Le capteur connait également l’heure, ce qui lui permet de définir automatiquement à partir de quand le rétro-éclairage doit se déclencher. C’est une fonctionnalité que j’ai appréciée et que j’ai pu tester sur le terrain en sortant entre chien et loup. On peut désactiver cette fonction automatique pour laisser le rétro-éclairage allumé ou éteint de manière constante, bien sûr.
Que l’on soit un cycliste chevronné ou pas, il peut arriver que l’on roule sous la pluie. Heureusement, le compteur de vélo est étanche et semble satisfaire la norme IPX7. Selon Wikipédia, cela signifie « Protégé contre les effets de l’immersion (jusqu’à 1 m) ». Cela devrait être amplement suffisant !
Niveau connectivité, c’est parfait avec le support Bluetooth des périphériques ANT+. En gros, tout équipement supportant cette norme sera utilisable avec le capteur. Cela inclut des capteurs de cadence, de vitesse, cardiaque, etc. Nous ne sommes donc pas nécessairement obligés de prendre ces accessoires chez la marque. Ceux qui ont déjà une ceinture cardio compatible apprécieront !
Ma fonction coup de cœur, c’est l’enregistrement du parcours dans un fichier de la mémoire interne. Nul besoin d’un quelconque logiciel au branchement sur l’ordinateur : le capteur se comporte comme une clé USB et il suffit de récupérer le fichier .fit pour l’envoyer directement sur Strava, l’application de Bryton ou n’importe quelle autre supportant ce format. Il existe également des outils en ligne pour convertir le fichier en .gpx pour celles qui préfèrent ce format. Si on doit lancer l’enregistrement du parcours en appuyant sur un bouton, on appréciera la fonction « auto-pause » qui met en pause celui-ci automatiquement lorsqu’on est bloqué (à un feu, par exemple).
Enfin, tout ceci est alimenté par une batterie interne que l’on peut recharger en USB. C’est un sujet qui divise, mais je déteste les piles qui demandent une gestion particulière. Ici, il suffit juste d’avoir le même câble que pour recharger son téléphone portable, ce qui vous assurera d’en trouver partout si vous n’avez pas le vôtre. Parfait !
Contenu de la boite
Dans la boite, nous trouvons sans surprise le capteur, un câble USB pour le recharger/le connecter à son ordinateur ainsi que le nécessaire pour fixer le compteur sur notre vélo. Plusieurs tailles d’élastiques sont fournies, permettant la mise en place sur différents diamètres de cintre. En bonus, on a même deux élastiques de rechange pour chaque taille, si jamais ils cassent ou s’égarent.
Le Rider 100H étant la version avec le capteur de pouls, j’ai donc aussi une ceinture cardiaque. Le capteur de pulsations se clipse sur la ceinture à l’aide de boutons pression : cela permet de passer la ceinture à la machine à laver (ce qui sera nécessaire après avoir bien transpiré dedans, croyez-moi 😛 ).
Configuration du capteur
Dès l’allumage du Rider 100, la langue désirée est demandée. Agréablement surpris de voir la quantité de langues possibles pour cet appareil, dont le français, je regrette cependant la qualité de la traduction. Après quelques essais, je reviens rapidement à l’anglais qui a le mérite d’être bien plus compréhensible.
L’utilisation du compteur est très simple. Il n’y a que trois boutons. Celui de gauche permet de faire défiler vers le haut (ou de revenir en arrière), celui du centre (en orange) de valider et celui de droite de faire défiler vers la droite. Si la navigation dans les menus peut être un peu longue, elle a le mérite d’être assez innée.
Pour l’enregistrement des parcours avec le GPS, c’est également très simple parce qu’il y a un rappel des fonctionnalité enregistrement, pause et stop en orange au-dessus des boutons concernés (cf. photo) ainsi que des indicateurs sur l’écran.
Au niveau de la configuration, je vous recommande seulement trois choses :
- De désactiver le bip agaçant qui surgit dès qu’on presse une touche
- De définir le profil de votre vélo. Pour la longueur de votre roue, référez-vous au manuel
- De définir votre profil (âge, sexe, poids, etc)
Le menus peuvent être un peu déroutants, mais après quelques passages vous y verrez plus clair. Et une fois correctement configuré, vous n’aurez globalement pas besoin d’y remettre les pieds.
Installation du compteur sur le vélo
Dans la boite se trouve une pièce en plastique à fixer sur le cintre de son vélo avec des élastiques. Plusieurs tailles sont proposées et il y a des élastiques de rechange. Ce n’est pas compliqué à installer et le compteur une fois enclenché ne bouge pas d’un poil. En forçant avec la main, on peut toutefois l’orienter différemment si on a du mal à le lire, par exemple.
Fixer le compteur sur son attache est très simple : on le présente à l’horizontale, on le tourne de 90° vers la gauche pour le positionner à la verticale et c’est verrouillé ! Le mouvement inverse le déverrouille. Simple et efficace, j’adore !
Une fois sur le vélo, la lisibilité des plus gros chiffres est aisée. Les légendes un peu moins, compte tenu de la taille de l’écran, de la taille de la police d’écriture et de la distance de lecture. Toutefois, assez rapidement on sait que le premier écran est la vitesse instantané, que le second est la vitesse moyenne, etc. Ici clairement nous sommes dans le compromis, il faudra monter en gamme pour avoir un écran plus lisible.
Surement à cause de l’étanchéité, il faut appuyer franchement sur les touches, ce qui nécessite de maintenir le compteur avec l’index pendant que l’on presse avec le pouce, par exemple. Pour éviter trop de manipulation alors que vous roulez, les constructeurs ont pensé à intégrer une fonction de défilement automatique qui vous présentera les pages les unes après les autres, en boucle.
Mise à jour et export vers Strava
Dans la section téléchargements du site officiel, on peut récupérer le logiciel « Bryton Update Tool » (Windows) qui permet de mettre à jour le logiciel interne de mon capteur. L’interface est très simple avec trois gros boutons seulement. Ils ont distingué la mise à jour du logiciel interne de celui de la puce GPS, sans que je sache pourquoi. J’aurais apprécié voir un changelog de chaque mise à jour, mais je n’ai pas trouvé.
Branché à l’ordinateur, le compteur de vélo se comporte comme une clé USB : il est alors possible de récupérer les fichiers .fit qui correspondent à nos derniers itinéraires. J’apprécie le fait que ce soit compatible Windows / Mac OS / Linux et que cela ne nécessite aucun logiciel propriétaire ! Le nom des fichiers correspond à la date, ce qui permet de retrouver facilement un itinéraire particulier par exemple. Le capteur dispose d’une mémoire de 7,8 Mo et le système prend moins de 1 Mo : ça laisse suffisamment de place pour stocker les itinéraires.
C’est également en étant branché à l’ordinateur que le compteur se recharge. Une icône de batterie vide s’affiche alors et celle-ci devient pleine lorsque la charge est achevée. J’aurais apprécié de voir une barre de progression pour savoir où on en est, mais hélas ce n’est pas le cas sur ce modèle.
Pour l’importation dans Strava, c’est très simple : il suffit de se rendre dans « Téléchargez une activité », de choisir le sous-menu « Fichier » et de lui indiquer l’un des fichiers .fit de notre compteur. Après, comme d’habitude, on nous propose de définir un titre et une description. Quel plaisir de ne pas avoir besoin d’utiliser son smartphone pour suivre nos sorties vélo : le compteur s’en charge pour nous !
Concernant le GPS, le temps d’acquisition m’a semblé correct : moins de 2 ou 3 minutes à chaque fois, ce qui est équivalent à mon smartphone. Pour la précision de la trace, j’ai l’impression cependant que c’est un peu moins précis : sur quelques portions, j’ai quelques mètres d’écart par rapport à la route. Étant donné que c’est ponctuel et de l’ordre de 2 ou 3 mètres seulement, cela ne me gène pas. Habituellement j’utilisais RunKeeper qui a une fonction permettant de faire coller notre trace aux routes, et cette fonctionnalité est malheureusement absente de Strava pour l’instant.
Lorsqu’on possède la ceinture cardiaque, on a un très bel aperçu de notre sortie vélo. On voit très vite notre fréquence cardiaque moyenne et à quelle étape du parcours on a pu peiner. Les pics vers le bas sur ma capture d’écran correspondent à des pauses, voulues ou non (Oui, je respecte les feux rouges à vélo 🙂 ). Je ne suis pas cardiologue mais les données issues de la ceinture ne me paraissent pas délirante. En tout cas, elle n’est pas gênante à porter et on peut consulter sa fréquence cardiaque en direct sur le compteur : parfait pour ceux qui veulent cibler une zone précise. À noter que l’on peut mettre en place une alarme pour ne pas monter trop haut dans les tours…
Conclusion
Pour conclure ce long test, je suis très agréablement surpris par ce petit compteur de vélo. À un tarif avoisinant les 75 €, il permet d’avoir des traces GPS de son parcours ainsi que toutes les fonctionnalités habituelles d’un compteur (vitesse instantané/max/moyenne, distance, distance cumulée, etc). Il y a même des fonctionnalités d’entrainement que je n’ai pas testées.
Il est étanche et via USB il est possible de récupérer très simplement les fichiers correspondant à nos traces pour les charger sur Strava ou le site de Bryton. L’écran n’est pas très grand mais les chiffres sont lisibles. Il y a un degré de personnalisation qui est impressionnant mais qui, en contrepartie, rend certains menus assez complexes.
Un gros point négatif reste la piètre traduction en français du capteur, du site et du logiciel de mise à jour. Il est presque préférable de rester en anglais si on comprend bien cette langue. Enfin, il y a très peu de distributeurs en Europe pour l’instant mais Tecno-Globe assure la distribution pour la France, ainsi que le SAV.
Bref, un sérieux concurrent aux compteurs de chez Garmin et Polar, pour un prix bien moindre. Je recommande 🙂 !